Depuis toujours, la monnaie est le moyen utilisé pour échanger des biens et des services. Au fil des époques, elle n’a cessé de changer d’aspect allant des pièces métalliques à la monnaie scripturale (chèques, dépôt en banque) en passant par la monnaie fiduciaire (billets). Pour le commun des mortels, la monnaie est la seule à avoir une valeur économique. Sur la planète Terre, un habitant sur deux possède un compte en banque, fait ses achats par carte de crédit, réalise des changes de devises et utilise des billets de banque de temps à autre. Quand on aborde enfin la notion de crypto monnaie, un point d’interrogation se lit sur les visages. Quésaco ? Pour mieux comprendre cette notion, lisez cet article.
La crypto monnaie : quésaco ?
Nom composé de deux radicaux « crypto » qui veut dire « codé » et « monnaie » faisant allusion à l’instrument économique, la crypto monnaie ou crypto-monnaie est une monnaie digitale reposant sur un protocole cryptographique (algorithmes) qui permet de protéger l’identité de son utilisateur et de l’affranchir des contrôles de l’État et des banques. L’utilisateur peut faire des échanges économiques normaux comme les transferts et la réception de fonds avec la crypto monnaie, même sans avoir de compte bancaire.
Paradoxalement, si elles n’étaient pas les auteurs de la crypto monnaie (c’est Satoshi Nakamoto créateur du Bitcoin qui est à l’origine de la crypto monnaie), les banques commencent à s’intéresser à la crypto monnaie, en la considérant comme étant un écosystème grandissant, porteur d’innovations et solutionnant divers problèmes économiques. Certaines en viennent même à discuter de projets de créations de crypto monnaies nationales, comme c’est le cas en Suisse. C’est pourquoi, on retrouvera des crypto monnaies dédiées aux banques dont on évoquera ultérieurement.
De même, certains États commencent à libéraliser les échanges avec les crypto monnaies, mais on retiendra que la crypto monnaie n’admet pas encore un caractère juridique tant qu’elle ne rentrera pas dans l’économie mondiale. Cela arrivera un jour quand toutes les institutions financières commenceront à proposer des services de changes de crypto monnaies en monnaie scripturale et que tous les États du monde entier votent pour des lois de la légalisation de la crypto monnaie dans leurs territoires. Aujourd’hui, la crypto monnaie prend diverses formes. Pour schématiser, c’est une famille composée de divers membres aux caractères différents. Parlons-en.
La crypto monnaie : quelles formes ?
Initialement, la crypto monnaie c’est-à-dire le véritable géniteur de toutes les crypto monnaies actuelles, avait une vocation purement monétaire, c’est le cas de bitcoin BTC. Avec la sophistication et le perfectionnement des blockchains (réseau qui assure l’enregistrement des flux des transactions), l’avènement des smarts contracts a permis de multiplier les usages de ce réseau. En effet, le blockchain de Bitcoin sert de modèle de base pour toutes les crypto monnaies mais chaque entité (organisme, groupe de développeurs, banques, etc.) dérivera sa fonction selon ses besoins. C’est de là que sont nés les actifs numériques appelés « tokens » dont l’identité dépend seulement de son smart contract. Ainsi, un token de Storj appelé « Storjcoin » ne peut être par exemple utilisé que sur ce stockage cloud décentralisé et dont les actifs n’ont de valeur que pour acquérir de l’espace sur ce cloud. Par contre, comme les crypto monnaies, les tokens peuvent être échangés en euro et en dollar lorsque le propriétaire ne s’en servira plus.
Quel est l’avenir de la crypto monnaie dans l’économie réelle ?
Peut-on véritablement associer crypto monnaie et économie réelle ? Pour l’instant, la crypto monnaie est un écosystème déconnecté et indépendant, bien qu’elle tende à connecter ses veines avec l’économie réelle. Les agents économiques en sont au stade néophyte, commençant à décortiquer le sujet sans en connaitre les véritables intérêts. Il faut surtout se tourner vers ceux qui sont déjà dans son univers pour comprendre quels sont les véritables enjeux des crypto monnaies. Pour les banques centrales par exemple, il s’agit d’un moyen efficace pour baisser le coût de l’émission de billets. En effet, la fabrication d’un dollar américain coûte 0,05 centimes, or une crypto monnaie émis par la banque centrale coûterait 0 centime. Pour les Européens, c’est une solution pour s’affranchir du dollar américain, le dollar qui, depuis la fin de la deuxième guerre mondiale était au centre des rouages économiques internationaux.
Les investisseurs tels que les exportateurs et les importateurs verront en la crypto monnaie, un moyen alternatif pour s’affranchir du dollar. Même les îles Marshall, qui utilisent le dollar au quotidien veulent créer une crypto monnaie locale pour abandonner le dollar. Pour les simples utilisateurs, c’est un moyen d’échapper aux contrôles de l’utilisation des fonds (par exemple sur bitcoin) car ils n’auront pas besoin de compte, ni d’authentification de leur identité pour utiliser leurs actifs, mais seulement d’une clé. C’est pourquoi on associera parfois la crypto monnaie avec le blanchiment d’argent, le trafic d’armes, tel le cas de la cryptomonnaie anonyme Darkcoin.
Quoi qu’il en soit, l’évolution de la crypto monnaie ne peut être plus freinée. Elle existe et grandira toujours. Actuellement, à part les plus connues, comme Bitcoin ou Ripple, on en dénombre plus de 500 crypto monnaies dans le mond. Si l’euro, le dollar et le yen sont liés aux territoires géographiques, les crypto monnaies ne posent pas de frontières. Seules les lois et l’évolution des usages des consommateurs qui détermineront son avenir. Il faut d’abord faire entrer le sujet dans les mœurs, établir la confiance, vulgariser l’usage pour que la crypto monnaie fasse partie de « la vie de tous les jours. »